Washington mène des discussions sur ces points avec les dirigeants dans la région ainsi qu’avec d’autres pays impliqués dans le processus de paix, pour tenter d’obtenir plus de fonds, a indiqué jeudi soir la porte-parole du Département d’Etat, Jen Psaki. "Nous sommes très inquiets quant à la viabilité de l’Autorité palestinienne si elle ne reçoit pas des fonds rapidement", a-t-elle déclaré.
Cela suppose notamment, a-t-elle ajouté, qu’Israël reprenne le transfert des impôts qu’il récolte au nom de l’Autorité palestinienne.
Ces transferts ont cessé en janvier, lorsqu’Israël a refusé de verser les 106 millions d’euros du mois en représailles de la demande d’adhésion des Palestiniens à la Cour pénale internationale (CPI) - ce qui leur permettrait d’intenter une action en justice contre Israël pour crime de guerre.
Cette décision israélienne, couplée avec une aide internationale bien moins importante que promis pour la reconstruction de Gaza après les 50 jours de guerre de l’été dernier. Au Caire en octobre, les donateurs avaient promis 5,4 milliards de dollars (4,77 milliards d’euros), dont la moitié devait servir à la reconstruction, mais cet argent est loin d’avoir été versé, et l’Onu a annoncé mercredi qu’elle devait cesser ses versements fautes de fonds.
Mme Psaki a prévenu que si l’Autorité palestinienne cessait sa coopération avec Israël "où même décidait de se saborder, comme ils ont dit qu’ils pourraient le faire dès la première semaine de mars", cela pourrait provoquer une grave crise.
Des responsables américains ont donc eu des discussions à ce sujet avec leurs homologues de l’Union européenne, de l’Onu, de la Russie et de la Ligue arabe.
Dans la situation actuelle, a-t-elle indiqué, "il ne semble pas possible que le Congrès (américain) autorise une aide supplémentaire à l’Autorité palestinienne".
Si la situation actuelle se poursuit "des centaines de milliers d’écoliers ou étudiants pourraient se retrouver sans professeurs, les hôpitaux pourraient cesser de fonctionner... Le coût aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israéliens pourrait être énorme tant en termes financiers qu’humains", a-t-elle prévenu.